Cécile Jamart qui travaille comme post-doc dans le laboratoire du professeur Marc Francaux à la Faculté des Sciences de la Motricité à l’UCL, a mené une recherche sur la pratique d’activités physiques à jeun.
Cette expérience a été réalisée sur des souris et est en cours de confirmation chez les humains. Elle montre qu’un mécanisme complexe appelé l’autophagie se déclenche lorsqu’on fait un entraînement d’endurance et que ce phénomène s’intensifie si cet entraînement est réalisé à jeun.
L’autophagie (littéralement se manger soi-même) est un phénomène de dégradation des protéines et des organelles cellulaires comme les mitochondries. A priori, on pourrait croire que ces mécanismes de dégradation sont délétères. En réalité, ils ne le sont pas s’ils restent transitoires comme c’est le cas lors d’un entraînement. Dans cette situation, ils participent en quelque sorte au « nettoyage » de la cellule en éliminant les protéines et les organelles devenues non fonctionnelles.
Les chercheurs sont persuadés que ce phénomène est largement responsable des effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé métabolique. S’entraîner à jeun augmenterait donc ces effets bénéfiques. Ils insistent néanmoins sur la nécessité de bien se nourrir après ce type d’entraînement en ingérant des hydrates de carbone, des protéines et des bonnes graisses pour mettre la cellule dans les meilleures conditions possibles pour reconstruire ce qui a été dégradé durant l’entraînement.
Ce type d’entraînement est utilisé depuis longtemps par les sportifs de haut niveau pour améliorer leur performance en endurance mais la recherche du groupe du professeur Francaux montre que les effets sont également bénéfiques pour Mr. Tout-le-monde à condition d’être a priori en bonne santé. Bien entendu, l’exercice physique à jeun est plus pénible, l’essoufflement plus rapide, … et ne devrait pas être réalisé sans avis médical par des personnes sous traitement comme les diabétiques par exemple.
Tous les résultats de cette recherche ont été publiés dans la revue de l’American Journal of Physiology.
Et pour vous ?
Les questions d’efficacité, de timing dans votre journée de travail et de difficulté vous donneront la réponse à cette question : avant ou après le déjeuner ? De toute façon, ce qui est crucial, c’est de s’aérer et de conserver de l’exercice physique dans son programme hebdomadaire.