D’après une enquête de l’UCLouvain (2022) sur les habitudes de consommation en milieu étudiant : 16% des répondants consomment du tabac de façon régulière.

Un chiffre qui permet de relativiser quelque peu une consommation parfois jugée de façon stéréotypée. Néanmoins, malgré les politiques antitabac menées ces dernières années, les dangers du produit guettent encore les jeunes, principales cibles des marques de cigarettes.

Car l’industrie du tabac le sait, si une personne commence à fumer tôt, les chances sont grandes qu’elle fume toute sa vie. Pour faire de l’argent, tous les stratagèmes sont alors bons. Fumer 10 cigarettes par jour à 8 euros le paquet de 20 nous ferait d’ailleurs perdre en moyenne 14 600 euros en 10 ans, une somme allant majoritairement dans la poche des cigarettiers. Et c’est sans parler des années de vie perdues, puisqu’en Belgique, un·e fumeur·se vivra en moyenne 7 ans de moins qu’un·e non-fumeur·se (Fondation contre le cancer).

Cependant, étant donné que les publicités pour le tabac sont interdites en Belgique depuis 1997, les marques ont dû investir d’autres canaux de communication pour continuer à vendre leurs produits, notamment en rémunérant des influenceurs sur les réseaux sociaux comme Instagram (Le Monde, 2018).

En effet, de la même façon qu’elle a toujours été présente dans le milieu du cinéma à la main d’acteur·trices de renom, la cigarette participerait à nous construire une image sociale, une personnalité charismatique et libre. Un concept, qui sert généralement de base commune dans la communication des marques. Cependant, les pays occidentaux ne cessant de réduire leur consommation de tabac ces dernières années, les cigarettiers n’hésitent pas à jouer la carte de l’innovation en faisant la promotion de nouveaux produits soit disant moins nocifs pour la santé. Sont alors arrivées sur le marché, des alternatives tendances pour séduire des publics conscients des dangers et qui veulent « prendre soin d’eux ».

À titre d’exemple, les cigarettes à chauffer qui ne se brûlent plus, pour ne pas citer celles du géant du marché, Philip Morris. Celles-ci jouissent d’un véritable succès dans les pays en voie de développement, où la régulation anti-tabac est bien moins stricte qu’en Europe. Mais derrière ces produits nouvelle génération remplis de « bonnes intentions », les marques souhaitent surtout faire perdurer leur business qui, à en croire les habitudes de consommation occidentales, se consumerait en fait doucement par les 2 bouts… Gardons l’esprit critique face à ces pratiques douteuses, car la solution n’est pas dans le camp des vendeurs de tabac mais bien dans la nôtre, nous sommes les acteurs de notre santé.

Pour rappel, loin de prendre soin de nous, la cigarette nous rend surtout dépendant·es à un produit présentant plus de 4000 toxiques, la fumée du tabac contenant par exemple du monoxyde de carbone (comme dans les pots d’échappement des voitures), de l’acétone, du cyanure d’hydrogène (du poison anciennement utilisé dans les chambres à gaz), de l’arsenic, etc. Aucune étude sérieuse et indépendante n’ayant pour l’instant prouvé que le tabac chauffé était moins nocif pour la santé que lorsqu’il est brûlé. Et quand bien même cela serait avéré, il reste nocif malgré tout.

Évidemment, les risques eux sont connus d’avance pour la plupart des fumeurs·ses (cancers, notamment du poumon et de la gorge, mais aussi AVC, maladies cardiaques, etc.). Le tabac tue d’ailleurs jusqu’à la moitié de ceux qui en consomment (OMS) alors qu’en Belgique, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable (Fondation contre le cancer).

Même si, au début, le·la fumeur·se pense garder le contrôle de sa consommation, assez vite, la cigarette créée une dépendance à la fois physique (besoin de nicotine) , comportementale (conditionnement) et psychologique (calme momentanément le stress). Dès que ces différents effets ne se font plus assez ressentir, le/la fumeur·se augmente les doses, c’est ce qu’on appelle « la tolérance ». D’autres indicateurs peuvent aussi se manifester, témoignant tous d’une dépendance :

• L’impossibilité de s’arrêter de fumer malgré plusieurs tentatives
• Continuer de fumer alors qu’on connaît les dangers
• Perte de contrôle sur sa consommation (fumer plus que prévu)
• Syndrome de sevrage après l’arrêt de sa consommation

Arrêter de fumer peut être très difficile en raison des mécanismes de dépendance. Tu connais quelqu’un qui a décidé d’arrêter ? Soutiens le/la dans sa démarche. Tu es toi-même concerné·e et tu aimerais arrêter ? De nombreuses solutions existent, n’abandonne pas ! Et n’hésite pas à consulter les ressources ci-dessous pour demander de l’aide, trouver un soutien psychologique, t’entourer de professionnels de santé.