En septembre dernier, Carrefour annonçait le début de sa campagne « Act for Food », une série d’initiatives en faveur du mieux manger et d’une démarche éco-responsable.
En Belgique, Carrefour prend ainsi 14 engagements, consultables en intégralité sur leur site : https://actforfood.carrefour.eu/fr
Univers Santé a voulu savoir ce qu’il en retournait et a analysé les propositions de la chaîne de supermarché.
Le premier engagement de Carrefour Belgium, particulièrement mis en avant par l’entreprise, consiste à proposer au consommateur des produits certifiés Bio à des prix défiant toute concurrence. Cet engagement a particulièrement fait parler de lui car il suscite la réflexion autour des valeurs du Bio : brader le Bio reviendrait en effet à en faire un objet de discount comme les autres, ce qu’il ne doit justement pas devenir. L’intérêt d’un produit Bio réside dans la qualité du produit, pas dans son prix.
Certaines questions demeurent également sans réponse : qu’en est-il des additifs dans les produits Carrefour Bio transformés ? Qu’en est-il des emballages ? Certains produits montrent le non-sens de la démarche de Carrefour comme les yaourts Bio dont les pots en plastique ne sont pas recyclables, tandis que leur action de réduire la taille des étiquettes sur les barquettes en plastique, pour lutter « activement » contre le plastique n’est en réalité qu’une action de communication de plus.
Plusieurs pages seraient nécessaires pour élaborer une critique complète de ce que Carrefour propose avec son programme Act for Food. L’on retiendra tout de même que l’objectif final de Carrefour reste, et restera le même tant que le groupe alimentaire s’inscrira dans une logique de marché : faire du profit. À ce titre, la vaste campagne de communication pour le programme Act for Food a de quoi interpeller : les moyens qui y sont accordés ne sont-ils pas disproportionnés par rapport à ceux investis dans le soutien à une agriculture responsable ? Pourquoi promettre de « faire moins cher que nos concurrents » si l’objectif n’est pas de récupérer des clients ?
Comme mentionné plus avant, le Bio ne doit pas être un produit de discount. Il est normal que les produits labélisés Bio soient plus chers que d’autres pour la bonne et simple raison qu’ils coûtent plus cher à produire : pas de pesticides veut dire plus d’entretien, plus de travail donc plus de main d’œuvre.
En conclusion, Act for Food propose certes un certain nombre de mesures vis-à-vis de la qualité des produits, principalement ceux de la marque Carrefour, mais ne soyons pas dupes, la démarche d’une telle entreprise, dont le l’objectif numéro 1 est d’augmenter leur part de marché, relève davantage du greenwashing que d’une volonté de contribuer à un réel changement de l’environnement. Ici comme partout, il convient donc de conserver un esprit critique et, si on souhaite réduire son impact environnemental tout en augmentant la qualité de ce que l’on mange, d’adopter certains changements de comportement tels que :
Privilégier les circuits courts
Les petits producteurs n’ont pas toujours les moyens financiers d’obtenir un label de garantie Bio. Cela ne les empêche pas de pratiquer une agriculture responsable et respectueuse de l’environnement. Aller chercher ses produits directement dans des fermes permet donc de les aider au quotidien et d’avoir la garantie de l’origine des produits.
Pas le temps de faire le tour des fermes ?
Il existe de nombreuses alternatives de paniers de légumes (et autres) livrables à domicile ou en point de collecte.
Consommer des produits de saison et locaux
Évitez les fraises en plein hiver, les avocats et autres fruits importés en avion et préférez des produits de chez nous. Vous découvrirez peut-être de nouvelles saveurs et sentirez la différence au niveau du portefeuille : ce qui est de saison coûte moins cher !
De nombreux calendriers de fruits et légumes de saison existent sur internet et permettent de savoir quel est le meilleur moment pour acheter.
Se méfier des faux labels Bio
Les entreprises rivalisent de créativité pour vous faire consommer leurs produits. Parmi leurs trouvailles pour surfer sur la « vague verte », on trouve les faux labels Bio, les emballages aux couleurs et allures de produits responsables, etc.
La solution : renseignez-vous sur ce que vous achetez et lisez les étiquettes.
Accepter le fait que le Bio, ça coûte souvent plus cher
Comme mentionné dans cet article, les coûts de main d’œuvre sont plus élevés et il est normal que cela se répercute sur le prix du produit. Et pour que le bio ne ruine pas votre portefeuille, changez vos habitudes : privilégiez par exemple les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots…), qui ne vous coûteront que 0,25€ par portion !
Ces conseils ne sont pas exhaustifs et ne représentent pas un idéal à atteindre. Chacun·e agit selon ses propres moyens et objectifs, ce n’est pas une compétition. Et rien ne sert de vouloir tout faire en même temps : avant de courir il faut d’abord apprendre à marcher. Analysez vos habitudes, voyez lesquelles vous voulez (et pouvez) changer et adaptez-les du mieux que vous pouvez. Votre corps et la nature vous diront merci.
Pour plus d’infos sur le Bio et le mieux-manger, consultez notre Atout Santé “L’autre assiette”