Chaque année, Univers santé organise des “ateliers blocus”, ouverts à tous, pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette période quelque peu particulière. L’occasion de faire le point sur :
- la planification du blocus
- le stress, et les solutions pour l’éviter
- l’importance du sommeil, du cadre d’étude, de l’alimentation…
Parmi les différentes thématiques traitées, celle de la planification du blocus reste une préoccupation majeure pour les étudiants de premier BAC.
Horaire d’une journée
Quel est le meilleur moment de la journée pour étudier ? Il s’agit d’une question que tous les étudiants se posent. Le meilleur moment de la journée pour étudier dépend, en fait, de chacun d’entre nous. Certains travaillent mieux le matin tandis que d’autres sont plus performants en fin de journée ou en soirée.
Ceci dit, on s’entend habituellement pour dire que :
- Le matin qui suit une bonne nuit de sommeil est un moment privilégié pour étudier. C’est donc la période idéale pour apprendre des éléments théoriques, des définitions, des dates, des formules mathématiques, etc.
- Le début de l’après-midi est moins propice à la concentration. Ce moment peut être utilisé pour des travaux moins exigeants tels que la recherche de documentation, la résolution d’exercices, les lectures, etc.
- La fin de l’après-midi correspond à une nouvelle phase de grandes performances physiques et intellectuelles. Cette période est donc propice à l’étude et aux révisions.
- La soirée se prête bien pour les lectures et la révision des matières vues la journée.
Certaines personnes ressentent un pic d’excitation après minuit lorsque la plupart des gens dorment. A ce propos, il est important de souligner l’importance du sommeil (au moins 8 heures par nuit) qui nous permet de rester en forme et d’avoir les idées claires et qui joue également un rôle essentiel dans l’apprentissage puisqu’il permet d’emmagasiner les connaissances et les informations absorbées pendant la journée.
A ce propos, vous trouverez plus bas l’article “L’hippocampe ne dort jamais” rédigé par Jacques Laffineur.
- 8h30 à 9h20 : première période de travail
10 min. de détente
- 9h30 à 10h20 : deuxième période de travail
10 min. de détente
- 10h30 à 11h20 : troisième période de travail
10 min. de détente
- 11h30 à 12h20 : quatrième période de travail
1h40 minimum pour le repas et la détente indispensable
- 14h00 à 14h50 : cinquième période de travail
10 min. de détente
- 15h00 à 15h50 : sixième période de travail
40 min. pour un encas léger et de la détente
- 16h30 à 17h20 : septième période de travail
10 min. de détente
- 17h30 à 18h20 : huitième période de travail
Repas et détente indispensables
Et seulement si nécessaire :
- 20h00 à 20h50 : neuvième période de travail
10 min. de détente
- 21h00 à 21h50 : dixième période de travail
Détente indispensable
Le planning du blocus
Avant de commencer le blocus, il faut rassembler et ordonner ses notes de cours, rechercher les informations nécessaires concernant les examens (date, heure, auditoire, modalités d’évaluation, etc.) et réaliser un planning pour l’ensemble du blocus.
Celui-ci, correctement réalisé par l’étudiant, présente de nombreux avantages : vision globale des jours qui le séparent de chaque examen, évaluation de son avancement dans la matière, respect des délais, octroi de temps libre sans risquer de le faire au détriment de son étude, etc.
Concrètement, afin de planifier son travail, l’étudiant devrait :
- Compter combien de jours libres il dispose pour étudier
- Compter combien de jours libres il dispose entre chaque examen
- Décompter les jours de fête éventuels, comme Noël, nouvel-an, etc.
- Evaluer la quantité de matière de chaque cours sur base de différents critères (volume de la matière, présence d’exercices ou non, participation au cours pendant l’année, intérêt pour la matière, etc.)
- Ecrire sur une feuille ou un calendrier son plan de travail, en alternant les matières faciles et les matières plus difficiles, afin d’éviter le surmenage et la lassitude.
Il y a des choses que les étudiants ne peuvent ignorer. Surtout lorsqu’elles résultent de recherches universitaires les plus récentes et sont de nature à les aider à mieux réussir, en particulier grâce à une meilleure mémorisation des matières.
Si l’on savait depuis longtemps que le sommeil joue un rôle majeur dans les processus de rétention, une équipe franco-belge (l’Inserm à Caen en collaboration avec l’Université de Liège) en a fait une magnifique démonstration. Cela mérite quelques explications pour tenter de convaincre définitivement les étudiants qu’avant tout examen, il vaut mieux dormir que de passer la nuit à revoir son cours. Et cela, pas seulement pour arriver en forme à l’examen.
Notre mémoire à court terme est sans cesse sollicitée pour utiliser, de manière immédiate, les multiples informations plus ou moins banales que nous emmagasinons au quotidien. Mais, pour stocker des informations plus importantes dont nous aurons besoin durablement, notre cerveau connaît un procédé de consolidation qui opère un tri entre les informations pouvant être oubliées et celles qui doivent être conservées.
C’est ici que l’hippocampe (petite structure profonde du lobe temporal) joue un rôle essentiel : l’imagerie par résonance magnétique utilisée par les chercheurs a montré notamment que cette partie du cerveau était plus active lorsqu’il s’agissait de retenir une information plutôt que quand il fallait l’oublier.
Plus intéressant encore : l’hippocampe agit comme un marqueur en “décidant” lors de l’apprentissage de nouvelles informations quelles sont celles qui devront être consolidées au cours du sommeil et celles qui ne devront pas l’être.
Autrement dit, cette partie de notre cerveau dont la forme ressemble joliment à un petit cheval de mer se livre, de jour, à une sorte d’étiquetage systématique des mots, des concepts ou des images que nous voulons mémoriser et s’active, de nuit, pour les structurer et les fixer.
Les principales conclusions de cette étude qui ont été publiées le mois passé dans le “Journal of Neuroscience” ne constituent peut- être pas une découverte révolutionnaire mais bien une encourageante et limpide confirmation de l’importance du sommeil chez les étudiants en période d’examens.
Paradoxalement, l’hyperactivité de l’hippocampe qui agit ainsi, de jour comme de nuit, devrait donc inciter les plus studieux de nos jeunes universitaires à préférer s’arrêter d’étudier lorsqu’arrive le soir.
A l’indéniable apport scientifique de cette recherche qui devrait ouvrir les yeux de nos étudiants sur l’intérêt qu’ils ont à les fermer (au moins durant la nuit précédant un examen), qu’il nous soit permis d’ajouter un modeste conseil complémentaire : si la mémorisation durable d’une matière se réalise pendant le sommeil, encore faut-il que celui-ci soit de bonne qualité.
Les journées passées à étudier assis à une table de travail ne fatiguent guère le corps. Rien de tel donc, pour bien dormir, qu’une activité physique en fin de journée. “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine!”, disait Montaigne. S’il avait connu les vertus de l’hippocampe, il aurait pu s’exclamer : “Mieux vaut une tête bien reposée qu’une tête trop remplie!”
Jacques Laffineur, Conseiller aux études et chercheur à l’UCL