Cela fait quelques mois que les règles sanitaires évoluent, avec plus ou moins de possibilités pour les belges : se retrouver en extérieur, compter ses contacts, suivre des cours à distance ou encore le télétravail obligatoire… La situation, on le sait, suscite chez beaucoup de personnes des difficultés psychologiques.
Et pour les étudiant·es, qu’en est-il ? Seul·es au kot, ou avec des cokotteur·euses pas toujours faciles à vivre, ou encore de retour pour une durée indéterminée chez ses parents… Vivre en confinement, c’est loin d’être facile. Quand on a déjà du mal à vivre un blocus du début à la fin, comment aujourd’hui combiner études, mesures de sécurité, bien-être physique et mental, tout en veillant à conserver du lien social ?
Petit tour d’horizon en trois questions.
Je vis seul·e, je ne sors plus qu’une fois par semaine et j’ai déjà terminé l’intégrale des séries que je comptais regarder cette année. C’est grave docteur ?
Confinement ne veut pas dire isolement et solitude ! Bien sûr, c’est un défi. Comment maintenir le lien social lorsque l’on nous recommande constamment de maintenir une distanciation sociale ?
Parlons plutôt de distanciation physique plutôt que de distanciation sociale. Le lien social, c’est appeler ses proches, faire une visio-conférence avec des ami·es pour tester des jeux de société en ligne, prendre un moment à sa fenêtre pour observer les quelques passants, profiter du soleil et du calme ambiant…
D’autre part, il n’est pour le moment pas interdit de sortir prendre l’air, mais avec prudence : se promener, en maintenant une distance physique avec toutes les personnes croisées et dans un périmètre proche de son logement, c’est même recommandé. Essaye de sortir tôt, et d’éviter les heures de pointe, pour ne pas engorger les espaces verts, si tu habites en ville.
Les étudiant·es connaissent bien le confinement : les premiers jours de blocus sont souvent synonymes de cheveux gras, de vieux pyjamas et de séries avalées à la chaîne. Pour le moment, c’est un peu pareil : on peut faire la larve pendant des jours, mais au bout d’un moment, notre santé mentale risque d’en prendre un coup. La preuve : des chercheurs britanniques affirment que la quarantaine peut avoir des séquelles importantes, comme la peur, l’abus de substances, l’énervement, voire la dépression.
Alors malgré tout, il faut maintenir de bonnes habitudes : garder une routine, se lever à heure fixe, maintenir une bonne hygiène corporelle, s’aérer, bien s’alimenter et continuer à bouger. Ces gestes importants au quotidien le sont d’autant plus durant la période actuelle !
On annonce que le confinement se prolonge, mais moi, je n’en peux déjà plus des personnes avec qui je suis confiné·e, et ça crée des tensions dans mon espace de vie.
La vie en communauté ou en famille est parfois stressante, a fortiori dans une période comme celle que nous traversons.
Pour certain·e·s, ce sera l’occasion de (re)tisser des liens forts avec sa famille ou ses proches qui vivent sous le même toit – pour d’autres, cela peut s’avérer plus compliqué dans la durée. Si pendant l’été, tu privilégies tes potes à ta famille, le temps te semble peut-être long dans la maison familiale. Et si tes cokotteur·euses ont décidé de faire du bruit toutes les nuits, tu es peut-être en train d’atteindre tes limites…
Comme pour tout, l’important est de communiquer de manière non-violente. Lorsque tu te sens trop en colère pour être capable de le faire, n’hésite pas à prendre un moment pour t’isoler un instant. Demande à ceux·celles qui vivent avec toi de respecter ton besoin d’être seul·e quelques moments, et sois attentif·ve à faire de même avec eux·elles. L’homme est un animal social, c’est sûr, mais parfois, on a besoin de recharger ses batteries en solo !
Cependant, si la situation dégénère ou pose problème, sache que des ressources existent. Si tu es en contact avec un·e psychologue, un·e assistant·e social·e, renseigne-toi sur la possibilité de correspondre par mail, ou même par visioconférence. Si tu n’as pas de personne de contact, tu peux effectuer cette démarche si tu as besoin de discuter (NB : si tu es étudiant·e à l’UCLouvain, retrouve les coordonnées utiles en fin d’article !). Bonne nouvelle : l’aide psychologique à distance sera remboursée !
La gueule de bois en cours, c’est quand même plus agréable quand le cours est en ligne que dans un auditoire. La guindaille en ligne, c’est l’avenir ?
On le disait plus haut : le confinement peut mener à l’abus de substances. Alcool, cannabis, médicaments – certains d’entre vous témoignent d’ailleurs en ce sens auprès du Service d’aide aux étudiants… Contre l’éventuelle anxiété provoquée par la crise sanitaire, ils peuvent être tentants.
Les skypéros et autres visioconférences, c’est super : pour fêter un anniversaire, revoir ses potes de cours ou faire un coucou à un cokotteur qui est rentré au fin fond de la campagne. Mais si les occasions ne manquent pas de se voir virtuellement, elles ne doivent pas nécessairement être accompagnées d’alcool !
Les risques liés à une consommation quotidienne pourraient bien rendre ce confinement encore plus pénible, en diminuant la capacité de concentration, en altérant le sommeil ou encore en favorisant la dépression et l’anxiété. Sans doute faut-il trouver l’équilibre entre distanciation sociale, lien social… sans tomber dans l’alcool social. D’ailleurs, l’abus d’alcool peut perturber l’immunité, il est donc déconseillé d’abuser lorsqu’on en consomme et il est conseillé de ne pas boire du tout d’alcool plusieurs jours par semaine.
Emilia Bogdanowicz (ASBL Le Pelican) précise que « les personnes qui consomment d’habitude de l’alcool dans un contexte social. Celles qui boivent beaucoup lorsqu’elles sortent, que ce soit au restaurant, au café ou en boîte. Ces profils pourraient être tentés de boire à la maison et non plus dans un contexte uniquement social ». C’est le cas pour la majorité de nos étudiant·es guindailleurs·euses. Ceux qui se reconnaissent dans ce profil doivent faire preuve d’encore plus de vigilance encore quant à l’évolution de leur consommation durant cette période.
Il existe également des ressources pour faire face à la solitude sans se tourner vers des substances psychoactives.
Si tu es étudiant·e à l’UCLouvain, sache que le Service d’aide aux étudiants travaille à bureaux fermés mais reste ouvert à toute demande des étudiant·es. Tout·e étudiant·e peut prendre contact par mail avec l’assistant·e social·e, le ou la psychologue, la médecin ou l’accompagnateur, l’accompagnatrice pédagogique avec qui il ou elle est déjà en contact.
Toute question à propos de l’aide sociale, psychologique, de santé ou l’accompagnement pédagogique d’étudiant·es dans le cadre du projet Peps’in, doit être adressée à aide-sante@uclouvain.be.
Et toi, comment vis-tu le confinement ? Si tu as des questions, si tu veux nous faire part de ton expérience, partager des conseils ou une anecdote sur ta vie en confinement, n’hésite pas à nous contacter à l’adresse univers-sante@uclouvain.be. En cette période, nous restons ensemble, mais séparés… et nous serons toujours à ta disposition.
Pour rappel :
Si tu développes des symptômes du coronavirus, la première chose à faire est d’appeler un·e généraliste, qui pourra t’indiquer la marche à suivre pour te faire dépister. Tu devras te placer en quarantaine jusqu’au résultat de ton test, et rester prudent·e même si le résultat est négatif. Si tu as été en contact avec des personnes porteuses du coronavirus, tu dois également te placer en quarantaine ! Pour connaître toutes les modalités de quarantaine et de test, visite www.info-coronavirus.be.