Par Laura Regaglia, stagiaire chez Univers santé
Le Human Papilloma Virus, plus communément, le HPV, est une IST (infection sexuellement transmissible) courante. On en recense environ 200 types différents. Aussi bien les garçons que les filles peuvent être infectés.
Quid de la dangerosité ?
Certains HPV (notamment les HPV6 et 11), dits « à faible risque », peuvent provoquer l’apparition de verrues génitales, anales et dans la gorge. Elles ressemblent à des boursoufflures en forme de « chou-fleur ». Elles sont indolores mais très contagieuses et sont, plus rarement, accompagnées de démangeaisons, d’irritation et de saignements. Elles fleurissent, en général, entre 1 et 8 semaines après la contamination. On les appelle « condylomes ». On les retrouve dans le vagin, sur le pubis, sur la vulve, sur le pénis, sur les fesses, autour de l’anus, sur l’orifice de l’urètre et sur le haut des cuisses. En Belgique, on compte 18 000 femmes/hommes qui présentent des condylomes.
Une quinzaine de HPV (notamment les HPV 16 et 18) sont considérés comme « à haut risque » car ils peuvent donner des lésions précancéreuses, évidemment invisibles à l’œil nu et peu symptomatiques, qui risquent de se transformer en cancers si la personne n’est pas prise en charge assez rapidement.
Ce type de HPV peut donner le cancer du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus, du pénis, de la gorge, de la bouche, de l’amygdale, du pharynx. D’ailleurs, presque 700 cas du cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année en Belgique, ils sont dus, pour 99% des cas, au HPV.
Mode de transmission
Il s’agit d’un virus qui infecte la peau et peut aussi se transmettre au niveau des muqueuses. Globalement, le HPV peut s’infiltrer au niveau de la bouche, de la gorge et des organes génitaux.
Synthétiquement, cette IST se transmet de trois manières :
- par contact cutané (lorsque tu caresses sexuellement quelqu’un),
- par contact sexuel (oral, anal, vaginal et par le pénis)
- par transmission de la mère à l’enfant lors d’un accouchement.
Comment savoir si l’on est infecté ?
- Par un examen médical: le médecin va repérer s’il y a une présence ou non de verrues génitales. Il va examiner les parties génitales et/ou l’anus. Il peut, également, effectuer un examen ORL pour vérifier la bouche et la gorge.
- Dans le vagin, ton/ta gynécologue peut aussi réaliser un frottis de dépistage du col de l’utérus (il s’agit d’un petit prélèvement) pour dépister ces lésions. Il est recommandé de le réaliser régulièrement pour diminuer le risque de cancer. Insistons que 60 % des décès dus à ce type de cancer peuvent être évités grâce à ce frottis !
Une fois que le dépistage est positif, cela prouve que le HPV est présent dans l’organisme et que l’on peut transmettre le virus.
Rappelons que le HPV ne donne, parfois, aucun symptôme, ce qui est embêtant vu que la personne ignore qu’elle est infectée et peut le transmettre à d’autres.
Comment l’éviter ?
Pour éviter le HPV, il faut avoir recours à un carré de latex pour effectuer un cunnilingus et un anulingus, et utiliser un préservatif lors d’une fellation ou d’une pénétration. Soulignons que le préservatif ne protège pas totalement du HPV car il ne couvre pas 100% des zones de contact sexuel (certaines zones qui pourraient être infectées risqueraient de ne pas être recouvertes par le préservatif).
Il est très important d’éviter tout contact de la bouche et des doigts avec les verrues et les lésions précancéreuses.
Deux vaccins existent : ils permettent, notamment, de protéger la personne contre le HPV 16 et 18. A ce stade, il existe un vaccin qui protège contre les HPV 16 et 18. Et un autre vaccin qui couvre un spectre plus large de types de HPV dont les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 ! Le vaccin est efficace si son administration précède l’infection. C’est pour cette raison qu’il est préférable de se faire vacciner le plus tôt possible, avant tout acte sexuel. Le vaccin peut être administré dès 9 ans. Tant les filles que les garçons peuvent y avoir recours !
Notez que vous pouvez toujours effectuer ce vaccin, même lorsque vous êtes adulte : dans ce cas, si vous avez déjà été en contact avec certains types de HPV, le vaccin ne vous protègera que contre les types de HPV par lesquels vous n’avez pas encore été infectés : il sera donc moins optimal. Parlez-en à votre médecin.
Que faire si on l’attrape ?
Cela va dépendre du type de HPV contracté, évidemment. Notons que 90% des personnes contaminées par des souches peu graves du virus peuvent l’éliminer après 1 à 2 ans grâce à leur immunité naturelle.
Dans le cas de la présence de verrues, le médecin peut les éradiquer en ayant recours à leur extraction, par l’application d’une pommade, d’azote liquide ou par l’utilisation du laser. Mais, certaines sont récalcitrantes et peuvent revenir dans les trois mois.
Passons aux HPV « à haut risque », ceux qui peuvent donner des lésions précancéreuses. La personne doit être prise en charge par un médecin qui va déterminer la présence (ou non) de lésions précancéreuses, ainsi que leur état d’avancement et il va accompagner la personne dans un traitement adéquat si cela est nécessaire. Parfois les lésions régressent toutes seules sans traitement, parfois, elles évoluent en cancer. Il faut absolument dépister ces lésions à un stade précoce, car, dans certains cas, lorsque le dépistage a lieu rapidement, une petite intervention chirurgicale ou des traitements locaux peuvent les traiter et cela peut éviter l’apparition d’un cancer !
Finalement, plus ou moins 80% de la population sexuellement active seront, un jour, confrontés à une infection par le HPV, dont la majorité entre 15 et 24 ans !
Souvent, ne ressentant aucun symptôme, les personnes ignorent qu’elles sont infectées et le transmettent ensuite à d’autres personnes… Alors un seul réflexe : se faire dépister !